Cette hausse significative des arrêts liés aux RPS coïncide avec la période de crise sanitaire et les impacts de celle-ci sur la santé mentale des salariés. (…) L’explosion des risques psychosociaux pourrait être une des répercussions de la COVID et pourrait être mis en parallèle avec l’impact délétère du confinement.
Les arrêts maladie liés aux risques psychosociaux se sont accrus en 2020 (baromètre BDO)
Pour une 7ème année consécutive, BDO France a réalisé un baromètre de la gestion des accidents du travail et des maladies professionnelles (AT/MP). Le cabinet d’audit révèle notamment que les arrêts maladie liés aux risques psychosociaux (RPS) « ont explosé » en 2020.
Réalisée de juin à septembre 2021, auprès de 305 entreprises implantées en France métropolitaine et représentant un total de 954 871 salariés, l’enquête souligne que le nombre d’entreprises ayant connu des arrêts maladie pour stress, dépression ou burnout a augmenté de 15 % sur l’année 2020.
Sur la moyenne de ces six dernières années, 1/3 seulement d’entre elles était concerné. En 2020, c’est plus d’une entreprise sur deux (51 %) qui a été confrontée à un arrêt maladie dans le cadre de RPS.
L’étude relève notamment que, si les grandes entreprises ont toujours autant été confrontées à ces arrêts liés aux RPS, en revanche, les petites et moyennes entreprises (PME) et les entreprises de taille intermédiaire (ETI) se trouvent davantage impactées. Ainsi, en 2020, ont déclaré au moins un arrêt maladie dans le cadre de RPS :
- 71 % des ETI interrogées, soit une hausse de + 42 % par rapport à 2019 ;
- 63 % des grandes entreprises, soit une hausse de + 3 % par rapport à 2019 ;
- 41 % des PME, soit une hausse de + 23 % par rapport à 2019.
La totalité des arrêts de travail pour ces motifs a donné lieu à un arrêt maladie classique, contre 74 % en 2019.
Les résultats de cette enquête, pour Xavier Bontoux, avocat associé chez BDO, montrent les impacts du chômage partiel et du télétravail : « Le lien social et professionnel avec l’entreprise s’est clairement distendu et à l’heure du retour sur site, le passage d’un isolement total à un flex office a pu s’avérer brutal. Pour faire face à la généralisation du télétravail, les plans de prévention contre les RPS, l’isolement, la déconnexion, la distinction vie privée/vie professionnelle mais aussi le risque musculosquelettique doivent d’intensifier. À défaut, ces risques récurrents pourraient devenir une véritable bombe à retardement avec un coût humain, social et financier très lourd dans les années à venir ».